Faut-il être éloquent pour faire de la communication ?

L’éloquence : un art oratoire.

L’éloquence : don de la parole, facilité pour bien s’exprimer. Parler avec éloquence. Se définit aussi pour l’éloquence politique : Art de toucher et de persuader par le discours.

L’éloquence se définit comme un art oratoire. Oui un art, rien que ça.

L’art, un mot souvent accolé à de la peinture, de la sculpture, de la littérature ou de la musique, mais l’Art surtout destiné à toucher les sens et les émotions. La voix en fait partie. Et l’histoire de l’art oratoire remonte aux calendes grecques (les vraies) avec Démosthène connu comme un des plus grands orateurs  puis Ciceron à l’époque de l’Empire romain qui s’était lui-même formé à la rhétorique et qui en plus d’être un homme d’état et un écrivain était un avocat.

De la réalité au ciné

Il est vrai que l’éloquence fait un come-back tonitruant depuis quelques années dans notre vocabulaire, porté par deux phénomènes :

2 films ont récemment mis en avant cet art au travers la thématique des concours. Le Brio (2017) met en scène l’actrice Camélia Jordana, élève  en droit, qui se fait coacher par son professeur interprété par Daniel Auteuil pour participer au concours d’éloquence de l’université d’Assas à Paris.

A voix haute-La force de la parole (2017) lui, est construit comme un documentaire et suit le concours « Eloquentia » qui vise à élire le « meilleur orateur du 93 ». Ce documentaire ayant révélé l’excellent Eddy Moniot.

Le 2éme phénomène est donc celui des concours. Prisé des universités ou autres écoles de commerce, ces compétitions mettent en exergue une pratique qui parait indispensable : prendre la parole en publique et servir une cause, défendre un point de vue, et même prendre l’ascendant sur son contestataire.

Les entreprises aussi se sont mises à ces joutes verbales. Chez Orange ce concours existe depuis 4 ans bientôt. Initialement réservé aux communicants, il a vu de vrais talents se révéler autour de sujet très divers.

En 2020, tous les salariés du groupe avaient la possibilité de s’inscrire. Des centaines de candidats à travers les différents pays où Orange est présent, que ce soit en anglais ou français, ont donc défendu leurs convictions avant de se retrouver à 12 lors d’une finale le 15 décembre prochain. Un accompagnement réalisé par des professionnels (cours Florent par exemple) et qui proposera des thèmes variés : « Pour voyager, faut-il partir loin ? », « l’engagement des entreprises dans la société est-il sincère ? » ou « la culture est-elle un bien comme les autres ?».

Eloquence : compétence à travailler ou don de la nature ?

Alors l’éloquence est-elle juste un phénomène de mode ? Absolument pas, cette remise au gout du  jour est aussi la conséquence de l’évolution de notre société où l’on « défend » un projet, on prend la parole devant un auditoire, on pitch devant des investisseurs ou tout simplement on cherche à capter l’attention.

Mais attention :

« La véritable éloquence est concise. Elle s’exprime en peu de paroles, dont la simplicité, l’ordre et la vivacité font tout l’agrément. C’est elle seule qui a le secret de s’attirer l’estime et la bienveillance d’autrui »  disait Axel Oxenstiem chancelier suédois du XVIIème siècle.

L’éloquence est-elle incontournable dans le bagage d’un communicant aujourd’hui ? La réponse repose sur quelques nuances bien sûr. Mais globalement, défendre un projet devant son chef, le présenter devant un client, prendre la parole devant une assemblée, des journalistes ou des partenaires, nécessitera, en plus de la préparation de votre contenu, une grande maitrise des techniques orales. L’éloquence se travaille comme toutes compétences. Une compétence qui va d’ailleurs bien au-delà des communicants…

« Il n’y a pas moins d’éloquence dans le ton de la voix, dans les yeux et dans l’air de la personne qui parle, que dans le choix des paroles »

La Rochefoucauld

 

 

Directeur de la communication chez Orange sur le secteur entrepreneurs, petites et moyennes entreprises, je viens pourtant du monde du commerce. Deux mondes qui se ressemblent finalement. Marseillais expatrié à Lyon, je suis accroc aux réseaux sociaux et surtout Twitter. Je guette les nouvelles tendances de prés avec un esprit #ChangeMaker.

Poster un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *