#AI Paris, le salon du business de l’IA

Les  11 et 12 juin s’est tenue la 3ème édition de AI Paris au Palais des Congrès de Paris, le rendez-vous de l’écosystème de l’Intelligence artificielle en France. Retour sur ces deux journées riches en contenus et en rencontres.

AI Paris, c’est avant tout un salon business, l’occasion pour les entreprises de rencontrer les fournisseurs de solutions, les éditeurs et les consultants, de networker. Avec ses 110 exposants, les visiteurs peuvent effectivement découvrir un beau panorama des acteurs de l’IA,.

Outre l’espace exposants, 80 speakers et 40 ateliers se relaient pendant ces deux jours pour nous proposer en parallèle des conférences stratégiques, des retours d’expérience et des parcours techniques. Les contenus, résolument orientés business et utilisateurs, témoignent d’un marché encore émergent mais en pleine expansion. En revanche, si vous venez chercher les dernières innovations, l’état de l’art en matière d’intelligence artificielle, vous pourriez repartir frustrés, mais ce n’était l’objet de l’événement.

Notre secrétaire d’Etat chargé du numérique ouvre la conférence sur la scène Conférences Stratégiques. Cédric O insiste sur l’effort du gouvernement en matière de recherche et formation.

Conférences stratégiques

Accessibles seulement aux visiteurs payants, les conférences stratégiques abordent des thèmes autour des enjeux de l’IA pour les entreprises et les grands cas d’usage : futur du travail, montée en compétences dans l’IA,  cybersécurité, le conversationnel, etc.

Mythes et réalité des l’IA

Luc Julia, co-créateur de Siri et VP Innovation chez Samsung

Dans sa keynote, Luc Julia, co-créateur de Siri et VP Innovation chez Samsung, remet les pendules à l’heure. A travers une fresque historique passionnante où il retrace l’évolution de l’intelligence artificielle depuis une soixantaine d’années, il démonte certains mythes et buzzwords. Déjà avec le terme “intelligence artificielle” qui est né d’un malentendu, comme l’explique Luc Julia dans son ouvrage “L’intelligence artificielle n’existe pas”. En 1956 lors d’une conférence, John MacCarthy convainc ses collègues d’employer l’expression “intelligence artificielle” pour décrire une discipline qui n’avait rien à voir l’intelligence. Aujourd’hui encore, on est loin de comprendre le fonctionnement du cerveau.

D’autres mythes sont également démontés comme les capacités du machine learning (il faut 100 000 images à une ML pour reconnaître un chat alors qu’il en faut 2 pour un enfant de 2 ans), celles de la voiture autonome (imaginez une voiture autonome place de l’Etoile à 18h, elle n’avance plus !), ou encore le mythe de la boîte noire (un algorithme IA est inexplicable). Luc Julia finit sa session en dédicaçant quelques exemplaires de son ouvrage offerts pour l’occasion aux participants.

Le potentiel de l’IA française

Bruno Maisonnier, Anotherbrain

Bruno Maisonnier, fondateur/CEO de Anotherbrain et ancien président d’Aldebaran Robotics, commence par dresser un bilan peu brillant du rang de la France dans l’écosystème mondial de l’IA. Malgré la bonne réputation des ingénieurs français dans ce domaine, la France n’apparaît même pas dans les 5 pays les plus influents de l’IA. Pour lui, la bataille est perdue face aux Etats-Unis et à la Chine qui ont déjà une longueur d’avance dans le deep learning. Le seul moyen de ne pas disparaître, c’est de prendre des risques, de créer une approche disruptive et de sauter directement à la prochaine génération de l’IA. C’est sur quoi travaille actuellement Anotherbrain avec des puces bio-inspirées.

Retours d’expérience

AI Paris, c’est aussi une multitude salles qui proposent des parcours techniques, des retours d’expérience, des tracks consulting, des ateliers thématiques.

Michel Cottura, Pôle Emploi : “Nous mettons nos données en opendata et via API sur la plateforme www.pole-emploi.io”

Parmi les sessions Retours d’expérience, la présence d’un service public comme Pôle Emploi, qui par ailleurs tient également un stand, a de quoi surprendre. Michel Cottura, chef de programme IA, présente la transformation digitale et le passage à l’échelle de l’IA dans ce service public. Ce projet ambitieux, initié en janvier 2019, met en jeu des dimensions technologiques, métier, humaine, éthique et démontre la grande maturité de la démarche IA au sein de Pôle Emploi.

Des ateliers qui font salle comble

Olivier Guérin, Artik Consulting : “Ne vous laissez pas abuser par les discours marketing, tout n’est pas de l’IA !”

Dans les salles Ateliers, les sessions se succèdent. Artik Consulting par exemple présente les 10 commandements d’une IA bien pensée, les bonnes pratiques et les bons conseils, comme de ne pas se laisser abuser par les discours marketing, tout n’est pas IA.

Business & Décision pour sa part présente un état des lieux de l’IA pour les entreprises et identifie 4 cas d’usages :

  1. Do better : optimiser l’existant
  2. Do more : vendre plus
  3. Do right : anticiper les risques
  4. Do new : innover

Espace exposants

Sur le stand de Keyrus, une démonstration de la reconnaissance d’humains pour comptabiliser la fréquentation de visites sur un stand

Sur l’espace exposants, les fournisseurs rivalisent d’arguments et de solutions pour automatiser les processus, améliorer la productivité et la compétitivité des entreprises grâce aux technologies IA : machine learning, deep learning, traitement automatique du langage…

Il n’y a pas d’âge pour s’intéresser à la Smart City sur le stand Oracle

Sur le stand d’Oracle, l’éditeur démontre le concept de ville intelligente modélisée dans une maquette à base de Lego, d’Arduino et de Raspberry Pi, avec différents cas d’usage comme le ramassage de poubelles, l’éclairage et le parking intelligents.

On découvre également un projet étonnant, le World Bee Project dont l’objectif est de lutter contre l’extinction des abeilles. Comme l’explique Martine Kordel d’Oracle en nous montrant sur le stand une ruche vivante avec 1500 abeilles, les abeilles sont indispensables à la pollinisation des fruits et des légumes. Si les abeilles disparaissent, l’espèce humaine ne pourrait survivre que 4 à 5 ans. L’idée est de connecter les ruches à de l’IA pour permettre aux scientifiques et aux apiculteurs d’intervenir rapidement en cas de problèmes. Oracle participe à ce projet en tant que fournisseur d’IoT et de la base de données intelligente Autonomous Transactional Processing. Celle-ci est capable de traiter les 2 à 3 millions d’informations/minute générées par les ruches connectées. Oracle fournit 3 cas d’usage : l’essaimage, les données en temps réel et la détection d’attaque de frelons.

 

Pour découvrir d’autres exposants, Emmanuel Beillaud, consultant digital nous propose sur sa chaîne Youtube un petit reportage vidéo où il est allé interviewer différents exposants sur leur stand.

Et le vainqueur des AI Paris Awards 2019 est…

AI PARIS célèbre également les startups innovantes de l’IA à travers la cérémonie des AI Paris Awards 2019. Cette année, un jury composé d’experts indépendants a sélectionné 3 finalistes: Cartesiam.ai, DataValoris et reciTAL.

La startup reciTAL largement plébiscité par le public lors des AI Paris Awards

 

Après les pitchs de chaque lauréat, c’est finalement le public qui élit en direct reciTAL. L’éditeur propose une solution de traitement automatique du langage naturel, basé sur un système de questions/réponses. Le pitch de Gilles Moyse, le co-fondateur, défendant l’écosystème français et la souveraineté des données a assurément fait mouche.

Le prix AI for Good revient à Bodyguard, une application mobile qui protège les entreprises et les familles contre le cyber-harcèlement et les commentaires haineux sur les réseaux sociaux.

L’IA, un domaine encore peu féminisé

Nous constatons d’une manière générale un très faible taux de féminisation des métiers de l’IA. Nous avons mené notre petite enquête parmi les exposants, ce taux varie entre 10% et 30%. Une exception cependant, chez Octopeek, on trouve 42 % de femmes dédiées à l’IA. Mais qu’est-ce qui attire les femmes chez Octopeek ?

En cherchant bien, nous avons trouvé une data scientist femme chez Artik Consulting !

Une data scientist femme sur le salon : Perrine Tcheeko, consultante IA, Artik Consulting

Un succès pour cette 3ème édition

A l’heure du bilan avec Simon Nicolas, de Corp Agency, organisateur de l’événement, cette 3ème édition comptabilise plus de 5100 visiteurs, une belle progression par rapport à l’édition précédente avec ses 3500 visiteurs.

Les visiteurs proviennent de différents secteurs d’activité, avec surtout 30% des visiteurs payants venant du secteur de la banque/assurance. Le Big Data et l’IA sont des gros sujets pour ce secteur, ainsi que pour l’industrie et la grande distribution. Par exemple pour la BNP, l’IA et le Big Data sont parmi les 5 sujets essentiels pour les prochaines années.

En fonction de leur degré de maturité sur l’IA, il y a les visiteurs qui viennent faire de la veille, s’intéresser aux technologies. Pour les visiteurs plus avancés dans leur maturité, ils viennent rencontrer des partenaires, faire leur shopping en quelque sorte. Ils prennent un jour mais gagnent du temps sur toutes leurs recherches.

En attendant l’édition 2020 de AI Paris, Corp Agency prépare 3 autres événements en novembre 2019 :

  • Data Marketing Paris 2019, une frange du big data vraiment concernée par tout ce qui est relation client, gestion de données dans un but marketing
  • Blockchain Paris 2019
  • Voicetech Paris 2019, le premier salon dédié aux technologies vocales en France

 

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